[Presse] Le phenomène GLEE - YAhoo !

C'est sans nul doute la série la plus enthousiasmante de la saison passée et, sans être révolutionnaire, elle apporte de la fraîcheur à un paysage télé peuplé de flics et de criminels ! En une saison, Glee est devenue un succès incroyable aux États-Unis (et les premiers épisodes sont actuellement diffusés en France sur Orange cinéma séries).

A priori, Glee reprend la recette déjà éprouvée de Fame et autres High School Musical : une équipe de jeunes lycéens qui chantent et qui dansent. En apparence seulement, car au bout de quelques épisodes, on saisit clairement le côté irrévérencieux, décalé et ironique de la série. Elle a été lancée par un producteur déjà connu pour ses frasques télévisuelles : Ryan Murphy, le créateur de Nip/Tuck. Avec Glee, il assume totalement un aspect plus fun, plus jeune et moins introspectif, sans pour autant livrer une série formatée.

Les personnages de Glee sont en effet des laissés pour compte, des ratés, les têtes de turc du lycée. Aux États-Unis, les glee clubs (que l'on peut assimiler à des chorales) sont d'ailleurs le refuge des « rats de bibliothèque » et de ceux qui sont rejetés par leurs camarades. Bien évidemment, ces « geeks » vont se révéler talentueux et exubérants, et s’éclateront dans leurs chants et dans leurs danses. Et pendant ce temps, le prof qui a décidé de les mener à la victoire et de leur faire remporter le championnat national des chorales, doit s’opposer à l’entraîneuse des pom-pom girls, une ennemie machiavélique et prête à toutes les bassesses.

Parsemée d'histoires très « soap-esques » et bourrée de clins d’œil à la communauté gay, Glee ne peut pas laisser indifférent car quatre ou cinq chansons sont mises en scène dans chaque épisode, à partir de morceaux bien connus, qui vont de la pop au rock. Très vite, devant le succès remporté par la série, des artistes majeurs ont accepté que leurs morceaux soient chantés par les personnages de la série : Madonna et Lady Gaga s'ajoutent aux titres des Rolling Stones, de Queen, de Paul Anka, Rihanna et même Céline Dion. Je vous conseille d’ailleurs « Don't Stop Believin' » de Journey, qui est devenu l’hymne de la série dès son tout premier épisode.

En effet, Glee a dépassé le simple stade de série à succès en montrant le chemin à suivre à l’avenir : des productions multi-plateformes, qui se déclinent sur d'autres supports et touchent tous les domaines de l'industrie du divertissement. Les chansons font un carton sur les sites de téléchargement comme iTunes et 5 CD sont déjà sortis avec des ventes record (les morceaux d'origine bénéficient d'ailleurs aussi de cette remise au goût du jour).

Le mois dernier, une tournée promotionnelle a été organisée dans plusieurs États américains, avec les acteurs reprenant sur scène en live leurs meilleurs morceaux. Et ils se sont même produits devant le président Obama au dîner Human Rights Campaign, puis à la Maison Blanche pour les festivités de Pâques !

Chose rarissime : la série est déjà renouvelée, non pas pour une, mais pour deux saisons de plus ! Et son énergie circule dans tous les pays du monde : on ne compte plus les « flash mobs » qui ont été organisées… et si vous cherchez bien sur Internet, vous découvrirez qu'un autre est en préparation pour très bientôt à Paris !

Clairement, Glee a le même effet qu'en son temps Desperate Housewives : une série qui apporte une dose de fraîcheur et d’impertinence, sans être une véritable innovation. Addictive et joyeuse, elle tombe à pic et a généré ses fans, les « Gleeks ». On pourrait croire à une campagne marketing parfaitement organisée, mais ce serait oublier que le succès phénoménal de la série a pris tout le monde par surprise – même la chaîne américaine Fox. C'est surtout l’ampleur et les retombées du phénomène qui n’étaient pas calculées.

Désormais, Glee est devenue une nouvelle poule aux œufs d'or. Espérons simplement que rivalité et gros budget ne viendront pas gâcher la fête.

Alain Carrazé, directeur de 8 Art City